Tensions au cœur d’une certaine conception de l'accompagnement au développement professionnel en matière d’évaluation formative

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Joëlle Morrissette
Ben Diédhiou

Résumé

De plus en plus de démarches alliant recherche et formation sont offertes aux enseignants qui ont déjà une expertise professionnelle, misant sur leurs savoirs en contexte (Schön, 1983), en relative rupture avec des modèles plus applicationnistes. Or, même si elles reposent sur la complémentarité des expertises entre chercheur et professionnels, il n’est pas toujours évident que les enseignants acceptent ce type de contrat collaboratif : leurs enjeux et intérêts ne convergent pas toujours avec ceux du chercheur, et les rapports dissymétriques dus aux différences de capital symbolique mettent à mal ce type de démarche. Ce sont les dynamiques d’ajustement entre ces deux communautés que nous souhaitons ici examiner, sous l'angle spécifique des tensions inhérentes au volet d’accompagnement au développement professionnel. Pour ce faire, nous prendrons appui sur deux recherches collaboratives ayant porté sur les manières de faire l’évaluation formative d'enseignants : l’une conduite au Sénégal auprès de 14 enseignants de français œuvrant dans un lycée, l’autre au Québec auprès de 10 enseignantes du primaire. À partir de l’analyse d’entretiens de groupe conduits sur chacun de ces terrains, nous examinons les tensions qui émergent de la négociation des « positions de savoir » (Darré, 1999) entre le chercheur et les enseignants et posons un regard critique sur le type d’accompagnement au développement professionnel offert par ces démarches collaboratives.

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